La question de l'euthanasie, un problème d'éthique.

Il est des maladies qui atteignent des degrés de douleur absolument insupportables aussi bien pour le patient qui est par moments même, incapable de parler pour exprimer ce qu'il ressent, que pour les proches, qui eux le peuvent et qui voient clairement à l'apparence du concerné, bien qu'il ne puisse s'exprimer, qu'il n'est plus possible de supporter une douleur à si haute échelle d'intensité. C'est dans ces moments là que l'on reconnait réellement que le fait d'être un homme, pas au sens physique, mais plutôt moral, c'est à dire d'avoir une conscience, peut s'avérer être la plus grande des misères. En effet, tout en étant moral, devant le patient mourant petit à petit, l'Homme est face à un dilemme, dans lequel il est en quelques sorte Dieu, étant donné qu'il a le pouvoir d'arrêter la vie d'une personne sans être inquiété. Mais le problème qui se pose réside justement dans l'acte de mettre fin à la vie, et au fond, ce n'est pas tant ça le problème véritable; la racine du problème, vient du fait que nous ne savons pas concrètement ce qu'est la mort, donc nous ne savons s'il vaut mieux être en vie dans la souffrance, ou mourir. Or, si nous savions ce que c'était que de mourir, et si nous étions sûrs qu'il s'agit réellement d'un repos éternel de l'âme, nous hésiterions beaucoup moins. En ce sens, euthanasier, c'est un peu parier, et c'est très dur pour les croyants, car ils se disent qu'il n'y a que Dieu qui puisse choisir l'avenir de qui que ce soit. En outre, cela pose aussi un problème personnel, qui est le suivant: Est-il préférable de maintenir en vie un proche dans la souffrance, car nous l'aimons énormément, ou est-ce préférable, justement parce qu’on l'aime de le laisser partir pour ne plus souffrir ? L'un des deux choix est égoïste, et c'est là une autre partie du problème. Le problème étant posé, on peut se demander dès lors s'il faut tolérer l'euthanasie ou non. Demander s'il faut tolérer l'euthanasie, c'est demander par la même occasion si l'Homme a le pouvoir et le droit de vie et de mort sur son prochain, question encore plus ambiguë et problématique en ce sens qu'il est clair que l'Homme a le pouvoir de vie ou de mort sur son prochain, car il peut le tuer quand il le veut, même s'il doit répondre de ses actes devant la justice après. Mais si' l'on prend la question au sens métaphysique, elle prend une toute autre tournure, car en effet, les discours religieux, interdisent de faire du mal à son prochain sous peine de punition divine, or nous n'avons aucune preuve que Dieu existe, et aucune preuve non plus qu'il n'existe pas, ce qui fait que la question est encore plus complexe.

L'euthanasie, n'est en fait qu'une considération. C'est en effet ceux qui choisissent d'euthanasier, qui décident que c'est une euthanasie, c'est à dire une mort douce. On comprend premièrement que nous avons affaire là à quelque chose de relativement psychologique. Quoiqu'il en soit, cela reste tout de même un meurtre, et une nuisance à la liberté et à la vie bien sur par la même occasion. Cependant, il est des cas où c'est le patient lui-même qui décide qu'il préfère mourir, et c'est pour ce cas précis qu'il y a matière à réflexion, car à partir du moment où il s'agit d'un choix personnel, il devient assez injuste que la loi interdise à quelqu'un de choisir son destin, outre ce fait, il ne faut pas oublier que la personne qui choisi a des raisons de faire un tel choix, en effet, les malades atteints du cancer par exemple peuvent avoir des douleurs à l'intensité absolument déconcertante. Jusque là, on se dit qu'il est clair que si c'est le choix du patient de mourir, il faut le satisfaire, mais parler comme ça, serait parler beaucoup trop vite, car effectivement, il ne faut pas oublier que souvent, le patient n'a pas la force de mettre fin à ses jours tout seul, et que donc, c'est au médecin de le faire, or au-delà d'être un médecin, il s'agit aussi d'un être humain, avec des sentiments et une conscience morale, et il peut être difficile pour certains médecins de mettre fin aux jours de quelqu'un, et c'est d'ailleurs pourquoi il est demandé dans certains cas, à un membre de la famille d'un patient de le faire directement, et c'est encore pire, et cela nous ramène encore une fois, à notre problème précédent, sur l'égoïsme ou la compation sentimentale.

Mais alors, en quelle mesure est-ce envisageable d'euthanasier en étant affranchis des contraintes morales ou divines ?

Le débat contemporain sur l'euthanasie est très diversifié comme beaucoup d'autres débats de nos jours. La question semble ne pas avoir de fin, mais pourtant, il y a une réponse envisageable. Effectivement, nous avons dans les deux paragraphes précédents, montré les principaux problèmes que l'euthanasie posait et nous avons vu qu'ils étaient d'ordre morale, politique ou religieux, de l'ordre du choix personnel et de la liberté. Au premier abord, on se dit que celui qui est affranchi de ces problèmes n'est pas humain, n'a ni de cœur, ni de sentiments et n'est qu'une machine à tuer. Or, en y réfléchissant, c'est peut-être lui qui est plus sage que ceux qui ne font que débattre à ce sujet. En effet, si Emmanuel Kant, définissait la liberté comme étant "autonomie", on comprend dès lors que choisir de mourir, ou choisir de donner la mort, relève d'un choix libre en une certaine mesure, et dès lors, on comprend que l'état, en interdisant de se donner la mort, nuit peut-être à la liberté. Mais, si la liberté est autonomie, alors les patients qui n'ont plus la force de mettre fin à leurs jours par eux même, ne sont pas libres, et par conséquent, il faut quelqu'un d'extérieur pour être
le bras en quelques sorte de ces patients. Arrivés à cette étape; la question qui se pose, c'est celle de tout à l'heure, comment désormais s'affranchir des contraintes morales ou divines. Il y a une réponse réfléchie à cette question.

En fait, l'euthanasie est tolérable et légitime tant qu'elle vise le bien, en effet, en y réfléchissant de vous même, vous comprenez que si elle vise le bien, c'est qu'elle n'offense ni Dieu, ni la morale, puisque la morale c'est l'ensemble des règles qui distinguent le bien du mal , le juste de l'injuste, alors si c'est au nom de la morale et pour le bien d'un être qui ne peut plus supporter la douleur que l'euthanasie est effectuée, alors elle vise forcément le bien. Et être moral et bon, est une qualité que Dieu doit avoir puisqu'il est parfait, et par conséquent, nous n'offensons pas Dieu en agissant ainsi.

Ceci est une réponse personnelle et réfléchie à cette question, il n'est pas dit que vous serez d'accord avec cette dernière.

Johan

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